Enregistrer un spectacle live avec une caméra vidéo

Caractéristiques audio d’une caméra vidéo

Dans mon dernier blog, j’ai comparé des enregistrements réalisés directement d’une caméra video à d’autres réalisés à partir d’une table de mixage.  Il existe des raisons pourquoi une caméra de type consommateur n’est pas douée pour l’enregistrement audio live.  Les caméras numériques modernes enregistrent avec une résolution audio de 48K au lieu du standard utilisé pour les CDs qui est de 44K.  Le ‘K’ réfère au chiffre 1000, ainsi 44K est 44,000 échantillons par secondes.  Donc, la caméra vidéo est capable d’encoder numériquement à une résolution supérieure à un CD, le problème ne se situe pas là.  La caméra va encoder (transformer les ondes analogiques en valeurs numériques) à partir de ce qui est capté par son microphone interne.  Le prix des microphones utilisés dans les studios de son varie énormément mais il y a un genre de plancher autour de 200$, et un bon micro peut coûter des milliers de dollars.  Si on a payé la caméra 300$, on ne peut s’attendre à ce que le micro soit d’une qualité exceptionelle.  Les manufacturiers de caméra sont conçues pour «Monsieur Tout Le Monde» qui filme ses enfants à Noël plus qu’à des artistes qui veulent un démo.  Ainsi, même si la caméra peut encoder à 48K, celle-ci ne donnera pas des résultats extraordinaires à cause de son micro interne de faible qualité.  Si le micro était branché directement  au module de conversion numérique AD (Analogue/Digital) le son serait en effet ordinaire mais incroyablement meilleur que ce qui se fait par défaut pour une situation live.  Dans un enregistrements live, il y a un public qui est parfois bruyants et parfois silencieux, il y a toutes sortes de bruits de salle, on pourrait se dire que cela devrait contribuer à l’ambiance mais en fait il n’en est rien.  À l’interne de la caméra, et souvent sans que l’on puisse le désactiver, un module compresseur et parfois compresseur-limiteur modifie le signal capté par le micro avant de l’envoyer au convertisseur numérique.  Ce compresseur remonte automatiquement le gain envoyé au convertisseur AD afin que celui si recoive en moyenne un signal maximal (0dB).  Dans une maison, si je filme ma blonde qui chuchote, cela serait très pratique car le compresseur permettra de l’entendre clairement malgré le bas volume.  L’autre raison pour la présence d’un compresseur est que le vidéaste est normalement occupé à regarder ce qu’il filme pour cadrer correctement, il n’aurait pas le temps de constamment surveiller un indicateur de gain et d’ajuster manuellement la sensibilité du micro. Notons également que si le son est trop fort, le convertisseur numérique «clippe», c’est-à-dire qu’il enregistre un bruit très désagréable au lieu du son capté, cette conversion est pire que la distortion analogique, c’est le rôle du limiteur interne de prévenir cette condition.  En situation d’enregistrement live, cette faculté du compresseur va jouer contre nous, car, dès que le son du public baisse, le compresseur interprétera ceci comme une demande d’augmenter la sensibilité et on obtient des vagues de bruits de salles inverses à leur volume réel.  Combien de performances historiques ont été bien captées visuellement mais souffrent de maladie sonore!  En conclusion, j’ai partagé pourquoi une caméra vidéo de type consommateur en situation live n’est pas appropriée, les deux raison principales sont que le compresseur intégré qui ne peut être désactivé et que le micro est de faible qualité.

Il existe une raison supplémentaire mais qui n’est pas de nature technique.  Nous avons de la musique dans nos soirées de poésie, le musicien doit pouvoir s’entendre clairement lorsqu’il joue et également entendre le poète disctinctement, ceci est normalement réalisé grâce à des moniteurs de scène.  La balance entre le volume de la musique et le volume du texte serait idéalement ajustée pour la scène via les moniteurs et pour la salle de façon différente.  La caméra enregistre en stéréo mais elle capte les deux pistes gauche et droite à la fois, ce qui implique que si la musique est trop forte ou l’inverse, il n’est pas possible d’ajuster quoique ce soit après coup en post-production car le canal gauche contient la même chose que le canal droit.   Souvent il n’y a personne à la console de mixage pendant les spectacles, ce qui veut dire que ce qui est capté est peut-être bien pour une personne sur scène mais est ne pas l’être pour un spectateur dans la salle et pour la caméra.  On peut alors se retrouver avec un texte inaudible sous une musique trop présente et dans le cas de la poésie, c’est inacceptable.  Donc, le fait que la captation se fasse nécessairement en stéréo sur la caméra et qu’il soit impossible de refaire après-coup des ajustements qui augmenteraient le volume du texte par rapport à la musique constitue une raison supplémentaire pour ne pas utiliser simplement la captation vidéo.

La grande quantité de captations live effectuées jusqu’à maintenant conserve toutefois une valeur historique incroyable, cette discussion ne se veut pas une critique du passé mais plutôt une promesse pour un avenir dans lequel les archives seront de meilleures qualité et pourront être utilisées par chaque artiste pour la promotion de sa propre carrière ou de ses projets.

Dans un futur blogue, je détaillerai comment nous avons réussi à contourner les obstacles présentés ci-haut.

Le Chapeau Noir du 2 décembre

Chapeau Noir – 2 Décembre 2014

Voici un beau moment avec Helga Schleeh à la voix lors de l’événement mensuel de poésie d’Yvon Jean. La poésie de Catherine Brunette est empreinte de douceur et l’accompagnement proposé à 1m42 épouse parfaitement le thème.

On peut entendre la différence entre les moments sans musique et ceux avec accompagnement.  Rien n’est parfait ici mais pourtant, l’émotion pure passe, tout doucement.

Sans le prochain extrait, je dialogue avec les images sensuelles de la poésie de Catherine Ouellette-Simard.  On reconnaîtra les sons du Roland GR-20.  J’installe un accompagnement à l’aide d’un Boss RC-50 Loop Station.


Un des défis avec le RC-50 est de trouver le rythme rapidement sur la déclamation du poète ou de prendre une chance.  J’utilise la lumière témoin comme guide et l’auto-enregistrement déclenché par le son.  La sortie du beat box interne du RC-50 est redirigée vers la sortie ALT, de sorte que le MAIN reste silencieux.

Humidifier son instrument

L’humidité est eau rendez-vous

Comme je pars souvent à l’extérieur pour des périodes prolongées, mon humidificateur de maison Honeywell HCM-310T  (lien vers Canadia Tire) ne peut protéger mes instruments.  Il doit être rempli chaque jour, à la main et ne s’arrête pas automatiquement lorsqu’il manque d’eau.  J’ai cherché une solution autonome mais à part patenter soi-même quelque chose, je n’ai rien trouvé de convaincant.  J’ai donc du me rabatrre sur des solutions spécialisées.

 

Le piano

Mes impros au piano sont réalisées Yamaha U1.  Je chauffe à l’électricité et même si le piano est éloigné des plinthes électriques il a besoin de maintenir un taux d’humidité constant.  J’ai fait installer un Damp Chaser par un technicien certifié et je suis très satisfait du résultat.  Le piano peut demeurer stable plus de deux semaines de façon autonome.  Je peux demander à ma voisine de remplir l’arrosoir fourni qui s’attache un tube de plastique dans le piano. Il garde également son accord plus longtemps.  Le prix est élevé mais la qualité est au rendez-vous.

Les guitares

Ma guitare classique Gruhner supporte très mal le temps sec et a fendue à plusieurs reprises.  J’ai essayé pendant une période la petite éponde qu’il faut humidifier soi-même et il est tout simplement impossible de le faire régulièrement lorsque je voyage.  Donc hier, c’est chez JIMI’s Music Store, le propriétaire me présente la solution sans entretien dont je n’avais jamais entendu parler: le système d’humidification à deux sens de Planet Waves sous la marque d’Addario.

 

Des sels, du gel et une membrane en osmose conservent un taux d’humidité constant.  Je m’aperçois en lisant les intructions que j’aurais du préalablement humidifier la guitare avec un système à éponge…  Il me reste à retrouver mon hygromètre.  Le prix est de 28.69 CAD taxes incluse.

Solovox du 26 Novembre

Ce soir ce pourrait être spécial à Solovox, j’amène Guy Richer, un musicien et compositeur accompli, contrebassiste et pianiste.   Il parait que nous aurons également un excellent violoniste avec qui j’ai eu le plaisir de jouer à Solovox.  Nos tessitures se compléterons sans compétition.  Nous nous mettrons au service des poèmes inspirés de Saint-Denys Garneau.  Les détails de l’événement sont sur l’événement Facebook suivant.  Sylvie Legault que vous pouvez entendre chanter dans l’extrait suivant sera de la partie en mode récitante.

 

C’est donc une chaude invitation de vous rendre à L’Escalier, ce mercredi 26 novembre dès 18h et jusqu’à 21h et des poussières au 552 rue Ste-Catherise est au 2ième étage – la porte est en plein mlilieu de la Maison de la Presse Internationnale, à gauche de Archambault musique.

J’apporte ma guitare classique Gruhner faite à la main et réparée et ajustée récemment par l’excellent luthier Sylvain Courcelles (voir vidéo ci-bas)

Quelques réflexions sur l’art de l’improvisation musicale

Il existe plusieurs contextes différents pour l’improvisation: en solo, en solo avec accompagnement préparé, en duo, en groupe, sans style pré-déterminé, dans un style spécifique, à capella, avec des instruments identiques ou apparentés, avec des instruments différents, avec percussions, entièrement avec percussions, avec un rythme prédéterminé, avec un rythme acquis, sans rythme. Je suis certain que cette liste n’est pas exhaustive mais le musicien doit bien comprendre ces contextes et leurs règles spécifiques au départ. Comment ça des règles! Je croyais que l’on parlait d’improvisation…

Prenons un exemple, un guitariste commence à jour une série d’accord qu’il connait bien, deux flûtistes se présentent et commencent à jouer en même temps, l’un est expérimenté et l’autre débutant. Les mélodies se croisent avec plusieurs notes dissonantes produites par le flûtiste débutant qui est tellement heureux d’enfin pouvoir jouer avec d’autres. Il y a plusieurs problème ici, tout d’abord le résultat global sera pénible pour tout auditeur extérieur, ensuite le guitariste va se fatiguer de faire toujours la même chose car au-dessus de sa tessiture, il n’y a qu’un méli-mélo de notes sans intention claire. Est-ce que cela veut dire que pour jouer ensemble il faut tous être du même niveau? Absolument pas, je me rappelle une improvisation que j’ai commencé avec un background tripatif, mes deux amis, un au djembe et l’autre à l’accordéon en Sol ont tout d’abord saisi l’atmosphère qui était créée. Ensuite, l’accordéon en Sol a pu très bien s’intégrer doucement sur le background en Mi mineur. Le djembe a été respectueux de l’ambiance et lorsque l’atmosphère et l’intention était devenu claire, j’ai arrêté le background pour éliminer la compétition entre le rythme pré-enregistré et la percussion live. Nous avons eu une séance magnifique et magique de plus de 15 minutes de bonheur. Les règles qui ont été respectées dans ce scénario sont que les musiciens moins expérimentés ont laissé le plus expérimenté choisir l’intention et l’atmosphère. Ils ont ensuite écouté. Dans ce cas, contrairement au scénario des deux flûtes, il n’y avait pas de compétition pour le même spectre sonore, chacun avait sa place : la guitare, le djembe et l’accordéon occupait chacun leur espace sonore, et ceci permettait d’éliminer la règle qui veut que si une telle compétition existe, il doit y avoir alternance.   Dans le premier scénario, les flûtistes auraient du alterner.

S’il y a une alternance respectueuse, le guitariste acceptera avec bienveillance de servir de cadre à un débutant, il fera un effort pour conserver un rythme clair et éliminer les variations qui feraient perdre pied au débutant. Le flûtiste débutant doit être conscient du nombre de répétition du pattern qu’il s’autorise, s’il n’est pas capable de conter les répétitions, il doit surveiller le guitariste qui donnera un signal clair que l’on passe à autre chose. Ce signal peut être fait instrumentalement ou par un signe extérieur. Lorsque le flûtiste expérimenté commence à jouer, le guitariste doit détecter son intention et modifier son jeu en conséquence pour supporter l’intention. Si le flûtiste commence à jouer rythmiquement, il doit y avoir une réponse rythmique, à tout le moins la courbe énergétique doit être supportée. Il est possible pour le guitariste d’inspirer le flûtiste en proposant des harmonies plus complexes ou en modifiant le niveau d’énergie. La vraie magie opère quand cette décision de courbe énergétique est commune, comme si elle était décidée à l’extérieur du duo.

Le guitariste qui jouait les accords avait-il un style folk, bossa, jazz trad ou musique du monde? Avait-il un style? Ce soir je vais dans un jam de trad irlandais. Ce sera ma première visite à ce groupe qui se rencontre une fois par mois à Val-David au Baril Roulant. Est-ce que j’amène un instrument? Non, j’apporte d’abord mes oreilles. Premièrement, je ne maîtrise pas le style, deuxièmement le contexte irlandais traditionnel est très spécifique, le protocole demande de tout d’abord apprendre les mélodies et accords par soi-même avant de faire des sons. J’apporte mon Olympus LS-10 pour pouvoir pratiquer. Est-ce que c’est un protocole imposé par les autres? Pas du tout, c’est le résultat de l’expérience et du simple bon sens. Tout bon jam commence par la capacité d’écouter. Il sera intéressant d’observer comment cohabitent les débutants avec les instrumentistes plus expérimentés et également d’identifier où se loge l’improvisation dans un style très codifié.

J’espère que ces quelques réflexions vous donnerons envie d’aller improviser avec d’autres.

 

Une ambiance à partager

Cette ambiance a été composée au chic café Shaika dans NDG avec un iPad 4 et iMaschine.  Vous pouvez la télécharger de mon site Soundcloud Mark Pond.  Le dessin est une monographie à impression unique réalisé lors d’un atelier de créativité par l’art donné par Helga Schleeh au Centre des Arts Visuels.

Le café est branché à  Ile sans Fil et offre également des spectacles le soir.

 

Vous pouvez obtenir une courte mais efficace introduction au workflow de iMaschine ici bas: